
Le psychologue, un acteur essentiel dans le traitement de la vulvodynie
Par Sabrina Berthiaume, B.A en psychologie à l’Université de Montréal, stagiaire à la Clinique A
7 décembre 2017
La vulvodynie, c’est quoi ?
La vulvodynie se caractérise par un inconfort vulvaire chronique dont les causes sont actuellement inconnues. Elle s’étend à toute la vulve et se présente par une sensation persistante ou récurrente de brulure, de démangeaison ou d’irritation, et ce, pendant au moins trois mois. Cet inconfort peut être ressenti dans divers contextes : lors d’une pénétration vaginale pendant une relation sexuelle ou durant l’insertion d’un tampon hygiénique, lors d’un exercice physique et lors du port de pantalons serrés.
Le bien-être psychologique des femmes ayant une vulvodynie
Saviez-vous que la vulvodynie représente une source importante de souffrance et de détresse psychologique ? En effet, elle est souvent accompagnée, entre autres, par :
- la manifestation de symptômes anxieux et dépressifs
- un sentiment de perte de contrôle sur sa vie et sur son propre corps
- peut aller jusqu’au refus de reconnaitre sa vulvodynie et sa douleur vécue
- sentiment d’être moins féminine
- sentiment d’être différentes des autres femmes où certaines iraient même jusqu’à se qualifier comme étant handicapées, inadéquates, voire inutiles
- l’impression de ne pas être comprises par son entourage et d’être la seule à vivre cette épreuve
- une estime personnelle affaiblie
- une diminution de la fréquence des activités sexuelles
- des problèmes d’atteinte de l’orgasme
- une baisse de désir sexuel
Or, la vulvodynie ne s’accompagne pas toujours de symptômes visibles ou mesurables. Cela peut amener certains praticiens à douter de l’honnêteté de la femme qui se plaint de cette douleur. Il est ainsi indispensable de consulter dans une clinique qui privilégie l’intervention intégrant les traitements physiques et l’aide psychosociale.
Mais pourquoi consulter un psychologue ?
La vulvodynie se caractérise ainsi comme une épreuve ne se limitant pas à la douleur physique ressentie. Vivre avec un tel syndrome comporte des incidences psychologiques, affectives et identitaires qui ne doivent pas être minimisées.
Le psychologue permet donc d’apporter un certain support aux femmes souffrant de vulvodynie et à leur partenaire. Le suivi auprès d’un psychologue peut se faire de façon individuelle ou en couple, selon les besoins et les attentes de la cliente. En effet, il est important de noter que les répercussions ne se limitent pas à la femme qui souffre de vulvodynie : le partenaire en subit également les conséquences et la relation de couple peut être mise en péril. Les interactions entre les femmes et leur partenaire jouent un rôle au niveau de l’expérience vécue de la douleur. Il apparait donc essentiel d’informer les couples sur les difficultés pouvant découler de la douleur pelvienne et de leur donner des outils pouvant être utiles au couple.
Ce n’est pas parce que la douleur diminue ou cesse complètement que son impact sur la sexualité et le couple disparait comme par magie.
En réalisant des séances de thérapie effectuées avec un psychologue spécialisé en douleurs génitales, les femmes travaillent, entre autres, sur leurs erreurs de pensée en faisant de la restructuration cognitive. Le psychologue focalise sur le développement d’une image positive de la femme qui s’épanouit dans sa sexualité et son intimité et qui se prend en considération au sein de son couple. Ainsi, ces femmes apprennent à respecter leurs limites. Elles prennent le temps d’apprivoiser leur vulvodynie, de développer une plus grande connaissance d’elles-mêmes et d’avoir une meilleure confiance en elles.
Pour prendre rendez-vous
La Clinique A traite spécifiquement les troubles génitaux persistants ou récidivants qui ont des répercussions non seulement sur la santé sexuelle des hommes et des femmes, mais également sur celle de leur couple. Elle propose à ses clients un service favorisant une intervention et une évaluation efficaces grâce à son équipe multidisciplinaire. Il vous suffit d’appeler au 514 787-0055 pour prendre rendez-vous ou d’envoyer un courriel au [email protected].
De plus, l’équipe du Laboratoire d’étude de la santé sexuelle de l’Université de Montréal mène actuellement deux études auprès de couples dont la femme souffre de vestibulodynie provoquée, un type particulier de vulvodynie. Si vous ou votre partenaire ressentez de la douleur durant les relations sexuelles et êtes intéressé.e.s par ces études, contactez-nous au 514 343-6111 poste 37428, ou par courriel au [email protected]. Il nous fera plaisir de vous parler plus en détail de nos projets.