
De plus en plus nombreuses à utiliser la DivaCup
28 avril 2016
Si vous avez moins de 50 ans, vous l’avez échappé belle en matière de protection hygiénique. Contrairement à nos mères et grand-mères qui l’ont eu moins facile, on vous a expliqué, dès l’apparition de vos premières menstruations, comment utiliser les serviettes et tampons hygiéniques jetables. Vite fait, bien fait, le tour était joué.
On dit qu’aujourd’hui, chaque femme consomme au cours de sa vie entre 10 000 et 15 000 serviettes ou tampons hygiéniques jetables. Voilà qu’un nouveau (pas si nouveau, comme on le verra) moyen de protection semble émerger sur le marché : la coupe menstruelle, surtout connue sous ses différentes marques de commerce ou surnoms, notamment la DivaCup, la Mooncup et la Ladycup. Ses avantages sur le plan écologique sont indéniables, mais il semblerait aussi que ce choix serait plus « santé ».
Qu’est-ce que la Diva Cup ?
La coupe menstruelle (que l’on appellera ici la « DivaCup », car elle est fabriquée au Canada et c’est donc la plus connue) est un réceptacle en forme de cloche qui se termine par une petite tige. Placée dans le vagin, elle permet de recueillir les saignements menstruels. Généralement fabriquée en silicone de qualité médicale (hypoallergène, flexible et antibactérien), ou parfois en élastomère thermoplastique ou en latex, la DivaCup connaît un succès grandissant pour des considérations écologiques (elle est réutilisable), mais également pratiques : facile à utiliser, elle peut rester en place pendant de 8 à 12 heures et elle ne coule pas.
Qui a inventé la Diva Cup ?
Curieusement, ça ne date pas d’hier. En 1933, le premier brevet de coupe menstruelle est accordé à un Canadien, Lester J. Goddard. Le principe, bien qu’attirant, a du mal à démarrer en raison de la réticence des femmes à insérer leurs doigts dans leur vagin. Il faut dire que la protection hygiénique sortait d’une ère pratiquement préhistorique. Pendant des siècles, les femmes n’avaient eu aucun moyen d’empêcher que le sang coule à l’extérieur pendant leurs menstruations.
Pourtant, on raconte que déjà, durant l’Antiquité, les femmes utilisaient de la ouate ou encore des compresses enroulées sur un petit morceau de bois pour absorber le sang. Jusqu’à ce qu’on se mette à considérer qu’il était péché d’introduire quoique ce soit dans le vagin. Finies les protections. Fort heureusement, la notion d’hygiène commence à faire son chemin, au 19e siècle, en même temps que se développe l’industrie du sous-vêtement. Et au 20e siècle, le vent tourne pour les femmes. Elles ont droit à tout un attirail (c’est le mot !) qui leur facilite un peu la vie (ceintures en caoutchouc, chiffons, jarretelles, etc.), et enfin à la serviette hygiénique (une idée inspirée des infirmières de la Première Guerre mondiale qui utilisaient des pansements pour leur hygiène intime), puis au tampon.
Et depuis un certain temps, la coupe menstruelle refait surface, suscitant beaucoup d’intérêt, ici et ailleurs.
Comment fonctionne la DivaCup ?
Contrairement à la serviette hygiénique et au tampon qui absorbent le sang, la DivaCup recueille le sang et l’emmagasine. Placée dans le fond du vagin, son contour est en quelque sorte délicatement scellé sur les parois vaginales par un effet « ventouse », et le flux menstruel s’y accumule. Il faut évidemment la vider régulièrement, toutes les 4 à 12 heures, dans la toilette ou un évier. On la rince à l’eau lorsqu’elle doit être replacée immédiatement (par exemple quand on n’est pas à la maison).
Pour l’utiliser, certaines directives doivent être suivies. La première : il faut se laver les mains avant chaque utilisation. Il est essentiel de prendre son temps quand on décide d’avoir recours à la coupe menstruelle, car cela demande une certaine adaptation. Il faut trouver la bonne technique « de pliage », c’est-à-dire d’introduction dans le vagin. Il en existe plusieurs. La Cup est disponible en plusieurs tailles et formes, ce qui nous permet de choisir celle qui convient le plus à notre anatomie. Important : on ne la choisit pas en fonction du flux menstruel, car elles ont toutes environ la même capacité.
La DivaCup étant réutilisable, il convient de prendre toutes les précautions qui s’imposent pour en garantir l’hygiène, notamment la stériliser à l’eau bouillante avant et après les règles. Des mesures d’entretien doivent être suivies pendant les menstruations, et d’autres après.
Pourquoi utiliser la Diva Cup ?
Elle comporte de nombreux avantages.
Sur le plan pratique : dans sa petite housse de coton, on peut toujours l’avoir avec nous, dans le fond de notre sac à main. Finies les surprises malencontreuses. Par ailleurs, elle est invisible et peut rester en place dans le vagin de 4 à 12 heures, selon le flux menstruel. Les sportives qui l’ont testée sont d’avis qu’elle « tient » bien. Le sang amassé dans la coupe ne s’oxyde pas, car il n’est pas en contact avec l’air. Ainsi, pas d’odeur, comme c’est parfois le cas avec les serviettes et les tampons.
Sur le plan écologique : Selon certains, l’industrie des produits de protection hygiénique serait parmi les plus polluantes. L’intérêt pour la DivaCup est en grande partie né d’une préoccupation écologique, puisqu’elle est réutilisable. De plus, imaginez l’économie : elle coûte environ 40 $ et peut durer plusieurs années !
Sur le plan de la santé : la DivaCup ne change pas le PH ni la flore vaginale, et est moins irritante, selon Marion Ombelli, gynécologue. Un reportage de la télévision suisse fait le tour de la question « de la Cup » (c’est comme ça que les Européens la désignent habituellement), la comparant avec les serviettes et les tampons qui contiennent tous deux certains niveaux de formaldéhyde et de parfum, selon la marque, contrairement à la coupe menstruelle qui n’en contient pas. En plus, on a constaté que des fibres se détachaient des tampons, lors de leur utilisation, ceci pouvant provoquer irritations, démangeaisons ou infections.
Enfin, elle cause moins d’infections (mycoses) que les autres protections hygiéniques et permet d’éviter la sécheresse vaginale et les allergies.
La Diva Cup peut-elle être contre-indiquée ?
La DivaCup ne devrait pas être utilisée en post-partum ni si vous souffrez d’une infection. De plus, en cas d’utilisation avec un stérilet, il faut faire preuve d’une attention particulière, car son retrait pourrait déplacer celui-ci, bien que cela soit rare. Il est donc important de consulter votre médecin en cas de doute.
Certaines femmes pouvant développer une allergie au latex à la suite d’une exposition prolongée, les coupes sont généralement fabriquées en silicone. Si vous êtes allergique au silicone, vous pouvez utiliser les coupes en élastomère thermoplastique (TPE).
Écologique, meilleure pour la santé, plus abordable ? Toutes ces réponses sont bonnes. Mais la DivaCup ne fait pas l’unanimité. Comme dans toute nouvelle expérience, certaines n’ont pas aimé. C’est un choix tout à fait personnel.
Le mot de la fin
Plus loin de nous, dans les pays en voie de développement, l’accès à la coupe menstruelle a littéralement changé la vie des femmes. Ne disposant pratiquement pas de protections hygiéniques (ou alors leur prix élevé en est prohibitif), elles n’avaient d’autre choix que d’utiliser des moyens de fortune non hygiéniques et dangereux pour leur santé (morceaux de matelas, de la boue, des torchons, etc.). En faisant la promotion de l’utilisation de la coupe menstruelle, la Fondation The Cup s’est donné la mission de défendre la dignité, l’émancipation et la responsabilisation des filles et des femmes qui habitent dans des environnements difficiles, et de contribuer à éradiquer les nombreux tabous associés aux menstruations.