
Combien de fois on fait l'amour pour vrai?
6 août 2015
Quand il s’agit de sexe, tout le monde ment!
Ça peut sembler surprenant, mais plusieurs études le prouvent. « Les gens racontent tous des mensonges, quand il s’agit de sexe. À leurs amis, leurs amoureux, leurs médecins, aux sondages et même à eux-mêmes », écrit Seth Stephens-Davidowitz, économiste et collaborateur au New York Times qui signait en janvier dernier un article intitulé « Searching for Sex ». Selon lui, les sondages traditionnels n’obtiennent pas de données fiables en réponse à la question pourtant simple « Combien de rapports sexuels avons-nous, par année? ».
Une marge d’erreur de… 500 000 millions de condoms
Il cite à cet égard l’écart considérable existant entre le nombre de rapports sexuels avec condom déclarés par les hommes et par les femmes, dans le cadre du General Social Survey, un sondage sérieux qui recueille les caractéristiques et attitudes démographiques des Américains. Les hommes hétérosexuels de 18 ans et plus feraient l’amour en moyenne 63 fois par année, utilisant un condom dans 23 % des cas (utilisant donc 1,6 milliard de condoms), et les femmes hétérosexuelles, quant à elles, ont déclaré dans le même sondage qu’elles avaient en moyenne 55 rapports sexuels par année, utilisant un condom dans 16 % des cas (donc 1,1 milliard de condoms utilisés). Faites le calcul : la « marge d’erreur » serait donc de… 500 000 millions de condoms.
Mais… qui dit vrai?
Personne! Selon l'agence d'étude marketing Nielsen, moins de 600 millions de condoms sont vendus, chaque année. Donc, tout le monde raconterait des histoires, autant les femmes que les hommes, mariés ou célibataires, homosexuels ou hétérosexuels, jeunes ou vieux.
Google parle : on fait moins l'amour que ce qu'on dit!
L’analyse de Stephens-Davidowitz des recherches effectuées sur Google révèle que la vie sexuelle des gens est pas mal moins « épicée » que ce que nous dit le General Social Survey. Le questionnement formulé le plus souvent sur Google concerne l’absence de sexe. Les termes « mariage sans sexe » font trois ou quatre fois plus souvent l’objet de recherches sur Google que « mariage malheureux » et huit fois plus souvent que « mariage sans amour ». L’auteur explique qu’il y a 16 fois plus de recherches au sujet d’un partenaire ne voulant pas de rapport sexuel qu’au sujet d’un partenaire « refusant de parler ». Apparemment, même les couples non encore mariés se plaignent, selon les recherches qu’ils font, d’un manque de sexe. Les recherches des termes « relations sans sexe » sont presque aussi fréquentes que celles des termes « relations abusives ».
La peur de ce que l’autre pense…
Selon lui, les recherches sur Google permettent d’identifier les causes du « manque de sexe ». Les questions formulées révèlent que la raison prédominante en serait l’anxiété, en général liée au corps, autant pour les hommes que les femmes. Bref, les uns et les autres, on a peur de ce que notre partenaire va penser de notre corps…
Ce que les hommes veulent savoir…
Par exemple, les recherches portant sur le pénis sont beaucoup plus nombreuses que sur tout autre organe (cerveau, poumons, pieds, foie, etc.). Les hommes font plus de recherches sur la manière de faire grossir leur pénis que sur la façon d’accorder une guitare ou de changer un pneu. Leur principale préoccupation relative au vieillissement est… « Est-ce que cela va affecter la taille de mon pénis? »
Ce que les femmes veulent savoir…
Par contre, les recherches sur Google indiquent que les femmes ne se soucient pas tellement de la taille du pénis de leur partenaire. Elles s’intéressent beaucoup aux prothèses mammaires (7 millions de recherches sur Google) et à leur « derrière », celui faisant de plus en plus l’objet de recherches, surtout sur la manière d’en augmenter le volume. Les femmes s’inquiètent aussi de l’apparence et de l’odeur de leur vagin.
L'égalité des sexes dans les moteurs de recherche
Les hommes font aussi peu de recherches au sujet du vagin de leur partenaire que les femmes au sujet du pénis du leur. Stephens-Davidowitz conclut que les recherches sur Google portant sur la sexualité sont plutôt encourageantes, car on y apprend qu’un grand nombre de nos craintes relatives à la façon dont nos partenaires nous perçoivent physiquement ne sont pas justifiées. Sur Google, les « chercheurs » se révèlent être non superficiels et tolérants. Leur préoccupation principale tourne autour de leur propre corps, pas celui de l’autre.
Le mot de la fin…
Quoi qu’il en soit, pour emprunter le mot de la fin de Stephens-Davidowitz, « May be if we worried less about sex, we’d have more of it ».*
*Peut-être que si nous avions moins d’inquiétude au sujet du sexe, nous en aurions plus souvent.